juin 2005

La Roumanie championne de l'élitisme

Les fils et filles des intellectuels roumains ont plus de chances de devenir à leur tour des intellectuels, en comparaison avec leurs congénères provenant d’autres groupes sociaux. Les calculs statistiques récents montrent que les enfants des diplômés des universités roumaines ont sept fois plus de chances de faire des études supérieures que ceux de parents n’ayant pas suivi ou pas terminé des études universitaires.

Ces chiffres indiquent que la Roumanie manifeste une tendance à l’élitisme en matière d’éducation, accompagnant l’élitisme culturel que nous décrivions l’année passée dans le livre " La noblesse de l’intellect " (Boierii Mintii). Plus encore, les enfants des intellectuels roumains sont plus favorisés, en matière d’éducation, et parfois même beaucoup plus, que ceux de nombreuses sociétés occidentales (1,8 fois plus qu’en Angleterre, 2,6 fois plus qu’en Allemagne, 3,3 fois plus qu’en France et 4 fois plus qu’aux Etats-Unis).

L’héritage du statut d’intellectuel commence par la culture pédagogique des enseignants des écoles primaires pour lesquels les bonnes notes et la reconnaissance de l’effort ont été et sont concentrés sur les enfants " de bonne famille ". Une bonne partie des enseignants partagent un préjugé existant depuis longtemps en Roumanie, qui considère que la valeur intellectuelle d’un enfant et ses chances de réussir des études sont un reflet de la condition sociale de sa famille. Se basant sur l’analyse superficielle des apparences, beaucoup d’enseignants concentrent leur effort sur les " bons enfants ", ceux provenant de familles éduquées ou de leurs anciens élèves.

A la ségrégation sociale s’ajoute une ségrégation géographique entre le milieu urbain et le milieu rural.
Ces différences pourraient avoir des conséquences gravissimes sur la société de demain. Une campagne de sensibilisation sur ce sujet s’impose.

Un pas concret dans cette direction serait la création d’une ONG pour la solidarité sociale, laquelle gérerait les fonds nécessaires à des bourses au mérite pour les enfants de familles défavorisées. Sans cela, la Roumanie continuera à produire des génies gagnant les Olympiades internationales de sciences, aux côtés d’une masse d’élèves sous éduqués qui ne seront pas préparés pour faire face à la nouvelle société post-industrielle qui les entoure. [Sorin Matei]

[Roumanie.com]

    e-mail     Imprimer cet article


VOIR AUSSI
Les étudiants roumains, les meilleurs d'Europe en mathématiques
(16/déc./2022)
L’équipe roumaine de mathématiques a remporté la première place en Europe et la 5e place (…)
Ministre de l'Éducation: plus d'un millier d'étudiants ukrainiens veulent suivre des cours en Roumanie
(26/mar./2022)
Le ministre de l’Éducation, Sorin Cîmpeanu, a annoncé samedi que plus d’un millier d’étudiants (…)
Plusieurs experts roumains au service d'un méga projet nucléaire français
(29/jui./2020)
Le plus gros réacteur à fusion nucléaire a commencé mardi à être assemblé à Cadarache, dans le (…)
Une physicienne roumaine invente le métal le plus dur au monde
(3/fév./2020)
Emilia Morosan, professeur assistante à la Rice university, a réussi à produire un alliage d’or (…)
La Roumanie, championne du monde de robotique, au FIRST Global Challenge 2018
(23/aoû./2018)
L’équipe roumaine de robotique RobotX Hunedoara est l’auteur des vraies performances pour la (…)
Un Roumain pressenti pour le prix Nobel de médecine
(11/avr./2018)
Il serait " l’un des plus brillants chercheurs né en Roumanie ". Albert-Là¡szlo Barabà¡si, vient (…)
Un chercheur roumain du MIT conçoit un modèle du futur pour Lamborghini
(8/jan./2018)
Il a quitté Fagaras (Roumanie) avec une bourse d’études de l’Université de Princeton, et une (…)