Né en Roumanie, où il a vécu jusqu’à 17 ans, Daniel Funeriu, 35 ans, est docteur en chimie. Il a travaillé dans d’importants centres de recherche sur trois continents. L’histoire de sa vie a un caractère aventureux, du fait de sa fuite en Occident avant la révolution de 1989.
Pour tenter de récupérer cet esprit brillant, attiré à l’époque par le Japon, l’Europe lui offrit une bourse de deux millions d’euros, et l’Université technique de Munich y ajouta encore deux millions d’euros pour des recherches. Daniel Funeriu travaille sur le développement de technologies qui permettent " la déconvolution de la complexité biologique au niveau moléculaire, avec des applications directes dans la découverte de médicaments. " Autrement dit, son objectif est de comprendre le fonctionnement des organismes au niveau moléculaire, afin de combattre les maladies.
Daniel Funeriu a quitté la Roumanie à l’âge de 17 ans pour la France. Inscrit au Lycée international de Strasbourg, il a obtenu les meilleures notes dès le début, si bien qu’à la fin de l’année il a gagné la deuxième place aux Olympiades nationales de chimie.
Immédiatement après le bac, il a été recruté en classes préparatoires aux grandes écoles. Deux ans plus tard, il est admis à l’Institut de chimie de Strasbourg où il a fini major de promotion. Daniel Funeriu commence à travailler avec Jean Marie Lehn, prix Nobel, qui lui confie un premier projet de recherche. Il reçoit un salaire modeste qui lui permet de renoncer au poste de serveur de restaurant et aux cours particuliers. En 1989, Daniel Funeriu obtient un poste universitaire au Collège de France.
En 1999 il part aux Etats-Unis. Il s’établit à proximité de San Diego, au Scripps Research Institute, et se spécialise en recherches biochimiques. " La période que j’ai passée aux Etats-Unis m’a ouvert de nouveaux horizons intellectuels et une perspective unique sur la science, mais aussi la certitude que le style de vie américain ne me convient pas. Dans la société américaine, le progrès vient du conflit des idées, qui est parfois brutal. Si j’avais voulu m’établir en Californie, j’aurais dû faire la guerre avec moi-même ", se rappelle le chercheur.
Un collègue japonais lui a fait une offre attirante. Vingt-quatre heures après avoir envoyé son CV à un institut important (AIST), il est invité au Japon. L’entretien d’embauche a duré deux semaines. 15 minutes après le dernier " interrogatoire " auquel ont participé 20 professeurs, Daniel Funeriu a reçu le contrat. Partout dans le monde, la société crée une pression sur le caractère de l’individu. Au Japon, il y a un équilibre entre l’individualisme et la société. La lutte pour la promotion est dure, mais elle est faite tout en respectant l’équilibre social ".
Daniel Funeriu a prospecté un éventuel retour en Europe. La Commission européenne, consciente de l’existence de certains décalages entre le développement scientifique en Asie et aux Etats-Unis d’une part, et en Europe d’autre part, a lancé le programme " Marie Curie Excellence Grants ", qui accorde 20 bourses chaque année, pour un montant de deux millions d’euros. Daniel Funeriu a proposé un projet qui a été déclaré gagnant ; par conséquent, l’Université technique de Munich lui a offert le cadre technique nécessaire pour développer ses recherches.
Parcours :
– Né le 11 avril 1971, à Arad, Roumanie
– 1989 - diplômé du "Lycée international des Pontonniers"
– 1991-1994 - Institut de chimie de Strasbourg
– 1995-1998 - assistant universitaire à l’université " Louis Pasteur " à Strasbourg
– 1998 - docteur à l’Université " Louis Pasteur "
– 1988-1989 - conférencier au Collège de France à Paris
– 1999-2002 - chercheur scientifique associé à The Scripps Research Institute, Californie, Etats-Unis
– 2000-2006 - chef de projet en chimie biologique à National Institute of Advanced Industrial Science and Technology, Osaka, Japon
– 2006 - il obtient une bourse de deux millions d’euros offerte par l’Union Européenne pour constituer un groupe de recherche. La mission de celui-ci est de découvrir des médicaments suite aux analyses effectuées sur la complexité biologique au niveau moléculaire. Les recherches sont réalisées à l’Université technique de Munich.
– Membre du comité directeur de l’association Ad-Astra.
[source : Evenimentul Zilei]