A l’occasion du lancement de son livre "Intégration et globalisation. La vision roumaine", le Président Ion Iliescu ne s’est pas gêné pour critiquer l’Occident, qui, à son avis, ne prend pas toujours une attitude harmonieuse vis-à -vis des habitants de l’est du continent. "En conversant avec les habitants occidentaux, j’affirme souvent qu’ils prennent parfois une attitude paternaliste, arrogante, rigide, impériale envers ceux qui habitent à la périphérie de l’Europe ; je leur dis qu’ ils ont eu la chance historique de pénétrer dans l’ère de la renaissance et de se lancer dans la grande aventure de la société industrielle, alors que nous, à cette époque-là , nous étions encore sous domination étrangère", a affirmé le chef de l’état roumain.
Il a mentionné aussi que la partie de l’Europe où se situe la Roumanie a eu la malchance de se trouver au confluent d’intérêts de grands pouvoirs, tout d’abord l’Empire Ottoman, puis l’Empire austro-hongrois et par la suite l’Empire russe. Le président Ion Iliescu a reçu lundi au Palais Cotroceni le nouvel ambassadeur d’Australie à Bucarest, qui voulait connaître l’opinion de Ion Iliescu à propos de l’appréciation des américains sur la vieille et l’ancienne Europe. Le président a répondu : "Mais qu’est-ce que la vieille et la nouvelle Europe signifie ? La véritable vieille Europe est sur notre territoire. Nous ne sommes pas la nouvelle Europe. Nous sommes la vieille Europe. L’appellation de l’Europe est née ici, dans la zone de la civilisation méditerranéenne, dont fait partie aussi la zone de la Mer Noire", a-t-il démontré. Ion Iliescu a déclaré que la vieille Europe d’aujourd’hui, c’est-à -dire l’Europe occidentale, est née beaucoup plus tard. "Quand la civilisation méditerranéenne avec toutes ses composantes : égyptiens, grecs, ou romains se développe, en Europe occidentale ils vivaient encore comme des barbares, dans les forêts, dans des conditions très peu développées". Iliescu a raconté que l’ambassadeur australien lui a répondu : "Oui, c’est vrai, mais ce n’est pas l’opinion des Américains." "Enfin, mais quel droit ont les Américains de juger le nouveau et l’ancien, alors qu’ils n’existent comme Etat que depuis approximativement deux cents et quelques années ?" a répliqué le président roumain ; il a aussi insisté sur le fait que la nouvelle et l’ancienne Europe représentent "une question tout à fait relative".