Si les représentants des agences immobilières et les spécialistes en développement économique de Roumanie déclaraient tous il y a un mois qu’il y aurait des décennies de prospérité pour ce genre d’affaires, ils sont à présent beaucoup plus réservés. Après plus de cinq ans d’augmentation fulgurante, les prix de l’immobilier dans les pays baltes sont sur la pente descendante. "A présent, un grand volume de fonds spéculatifs entre en Roumanie et en Bulgarie", a déclaré Peter Morris, directeur général de l’agence immobilière Oberhaus. Certains analystes disent que ce n’est que le début d’un long déclin exacerbé par le fait que les économies de la Lettonie, de la Lituanie et de l’Estonie sont en surchauffe et affectées par une inflation élevée.
Ciprian Lopata, de l’agence Arco Real Estate Consulting, dit que le développement sur ces marchés nationaux est différent, et que la comparaison n’est pas réaliste. "Les Etats où l’on fait aujourd’hui des corrections, construisent depuis des dizaines d’années. En Roumanie on n’a plus rien construit depuis 50 ans."
Un point de vue similaire a été exprimé par Eugen Paternic, directeur général de la société immobilière City Expert. Il pense que l’on ne peut pas faire une comparaison valable avec le marché immobilier des pays baltes.
"Des groupes gigantesques, Microsoft, Renault et d’autres ont annoncé l’ouverture de centres en Roumanie. Le marché immobilier en Roumanie va suivre son rythme alerte et ascendant sans être affecté par la crise internationale. A présent, la demande dépasse l’offre, aussi ne faut-il pas se faire de soucis en pensant à un éventuel écroulement de l’immobilier roumain. Tant que la Roumanie a un rythme accéléré de croissance économique, 70% de son économie étant du domaine privé, et bénéficie d’une exposition limitée au marché des crédits hypothécaires à taux de risque élevé, les investisseurs peuvent rester tranquilles. Tenant compte aussi de la bonne tenue des indicateurs économiques fondamentaux, on ne peut pas parler d’une crise" estime Eugen Paternic.
Les statistiques semblent confirmer elles aussi l’optimisme modéré des spécialistes du marché immobilier. Les affaires évoluent fortement, au moins pour le moment.
Les banquiers ne sont pas inquiets. La Roumanie n’est pas confrontée à une croissance dangereuse des prix des biens immobiliers. C’est l’avis de Andreas Treichl, président de la banque autrichienne. Il est également le Président du conseil de surveillance de la Banque commerciale roumaine : "Je ne crois pas qu’il s’agisse d’une bulle en Roumanie. Le marché se développe très rapidement. Les prix augmentent, mais c’est un développement normal, et ils continueront à augmenter", a déclaré Andreas Treichl, cité par Mediafax.
[source : Adevarul]