Le Sommet de l’OTAN, qui débute aujourd’hui à Bucarest, l’arrivée du président américain George W. Bush, du secrétaire général de l’OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, ainsi que de quelques délégations officielles, l’ouverture, le 1er avril, des travaux du Forum transatlantique, organisé par German Marshall Fund sont les sujets amplement abordés par les quotidiens roumains.
"Pour trois jours, la capitale de la Roumanie est le centre de gravité du monde. Les leaders des grandes puissances tracent l’avenir de la planète", écrit Evenimentul Zilei. "Jamais il n’y a eu dans ces lieux une telle concentration d’hommes puissants de la planète. Plus d’une vingtaine de présidents, plus d’une vingtaine de chefs de gouvernement, plus de 80 ministres et environ 3 000 délégués prendront des décisions cruciales pour l’avenir de la planète", écrit le journal qui publie aussi la composition des délégations officielles présentes au Sommet de l’OTAN. Le même journal rappelle que la réussite du sommet dépend non seulement des décisions prises à huis clos, mais aussi de l’application des mesures de sécurité visant les leaders présents à la réunion.
"Bucarest se retrouve de nouveau sur le même axe que Washington quant à l’agenda du sommet", écrit le journal Adevarul. "George W. Bush est arrivé hier soir (le 1er avril - ndlr) à Bucarest, déterminé à soutenir les promesses faites à son homologue ukrainien, Viktor Iouchtchenko, concernant l’entrée de l’Ukraine dans l’antichambre de l’OTAN. A présent, l’inclusion de l’Ukraine et de la Géorgie au Plan d’action en vue de l’adhésion (MAP) divise l’Alliance atlantique plus fortement que la mission en Afghanistan. La majorité des pays occidentaux, en tête avec la France et l’Allemagne, s’opposent ouvertement à l’octroi de ce statut à Kiev, alors que les pays d’Europe orientale, dont la Roumanie, se sont ralliés à la position de Washington. Le sommet de Bucarest annonce une bataille entre l’Europe ancienne et l’Europe nouvelle", écrit W. Bush
"Affrontement décisif entre les USA et la Russie pour Kiev", titre à la une Evenimentul Zilei, qui constate que l’Ukraine est l’enjeu de "la bataille pour l’élargissement" lors du sommet de l’OTAN.
Le journal Romania Libera écrit que Jaap de Hoop Scheffer a annoncé, aussitôt après son arrivée à Bucarest, que les alliés pourraient discuter des éventuelles nouvelles opérations militaires dans la région du Kosovo.
Le même journal note que le président Traian Basescu a plaidé mardi, lors de l’ouverture du Forum transatlantique, pour l’élargissement de l’OTAN et l’approfondissement des relations avec les États partenaires des Balkans et de la région de la mer Noire.
Le journal Bursa publie un commentaire signé par un analyste politique et militaire, selon lequel la réunion de Bucarest "restera dans l’histoire de l’organisation atlantique comme un sommet des questions". "C’est la réunion dont le succès dépendra plutôt du courage de poser des questions incommodes, de la capacité de trouver des formules capables d’ouvrir des horizons pour les solutions, que des réponses qui seront données à la longue à ces questions", selon le commentaire.
Dans le journal Cotidianul, un autre analyste politique rappelle que ces onze dernières années l’Alliance s’est réunie à Madrid, en 1997, à Washington, en 1999, à Prague, en 2002, à Istanbul, en 2004, et à Riga, en 2006. La réunion de Bucarest s’inscrit dans la série de ces sommets, affirme l’analyste. "A la réunion de Bucarest, la confusion stratégique et la crise identitaire de l’organisation sont plus graves que jamais. En fait, après 59 ans depuis sa création, l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord n’est ni atlantiste ni cohérente en ce qui concerne les principes constitutifs. En revanche, elle est tributaire de la vision bipolaire. La Russie, successeur de l’URSS, continue d’être "l’ennemi" , même si le monde dans lequel nous vivons ne ressemble plus à ce qu’il était au début de la Guerre froide", selon la même source.
Le journal Cotidianul publie aussi deux interviews, une de Jamie Shea, un des plus proches collaborateurs du secrétaire général de l’OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, et ancien porte-parole de l’Alliance, l’autre, de l’ancien président de la Pologne, Alexsander Kwasniewski. "L’élargissement de l’Alliance n’a pas été dirigé contre la Russie", affirme Jamie Shea et l’ancien président Kwasniewski déclare qu’"il n’y a aucun indice qui qualifie l’OTAN de menace contre la Russie".
[source : Rompres]