La Roumanie sera totalement différente, dans les prochains sept ou dix ans, déclare Leonard Orban, commissaire européen de la part de la Roumanie à Bruxelles, dans une interview publiée par la revue roumaine Capital.
M. Orban parle dans cette interview de l’avenir économique et social de la Roumanie dans la nouvelle famille européenne. Il s’attend, dans l’ensemble, à ce que les effets de l’adhésion soient limités ces deux ou trois prochaines années. Celles-ci seront suivies, à son avis, par d’autres qui apporteront des changements profonds dans l’économie, dans la vie politique et sociale. M. Orban ne croit pas que les prix des aliments de base augmentent après l’adhésion, parce que de nombreux aliments sont en Roumanie "plus chers que dans les pays occidentaux". Cependant, il n’est pas exclus que certains commerçants essaient d’en profiter, dit-il.
En ce qui concerne la main d’oeuvre et la question de savoir si elle deviendra un problème pour la Roumanie, M. Orban affirme que la Roumanie a, tout comme l’Union européenne, un déficit démographique et que la population vieillit. "A présent, nous ressentons ce déficit, car de nombreux Roumains sont partis travailler à l’étranger. Même s’ils reviennent, à moyen et à long terme, nous ressentirons le déficit de main d’oeuvre, en raison du développement économique", a relevé M. Orban.
Leonard Orban a tenu à souligner, dans l’interview, que les hommes politiques et les autorités roumaines devront le soutenir à Bruxelles et à Strasbourg et qu’ils devront débattre des problèmes européens sur le plan national. Il a ajouté que la Roumanie pouvait devenir un pays important à la table européenne des négociations. "La Roumanie est le septième pays quant au nombre de voix au Conseil. Elle commence à compter, à devenir importante, à pouvoir influencer les décisions au niveau européen. Pour cette raison, il faut débattre des problèmes européens sur le plan national", a affirmé M. Orban. La Roumanie a de nombreuses personnes très bien préparées pour la représenter, mais elle doit avoir aussi un mécanisme de coordination des affaires européennes bien mis au point, tant au niveau du Gouvernement, que dans le Parlement. "Il faut identifier vite et de manière professionnelle les problèmes qui visent l’intérêt national et il faut négocier la variante optimum, car à Bruxelles on discute des centaines de dossiers", a ajouté le commissaire européen de la part de la Roumanie.
[source : Rompres]