Bucarest, 24 sept /Agerpres/ - Le président de la Roumanie, Traian Basescu, a déclaré ce mercredi, devant les deux chambres du Parlement, que la Roumanie reste un pays de contrastes et qu’il a deux déficiences majeures : un déficit de démocratie et un autre d’allocation efficace des ressources.
"Parce que nous n’allouons pas d’une façon efficace les ressources, nous ne réussissons pas à consolider l’État démocratique. Par ailleurs, parce que nous n’avons assez de démocratie politique, économique et sociale, nous ne réussissons pas à allouer et utiliser d’une façon efficace les ressources. En conséquence, dans sa vie publique et privée, le citoyen perd sur tous les plans : politique, social, économique et culturel. Cette impasse est illustrée par les réalités du pays, notamment l’efficience économique et le niveau de vie sont beaucoup plus réduits en Roumanie comparativement à la majorité des États de l’Union européenne", a dit Traian Basescu.
Il a affirmé que le PIB par habitant ne représente qu’environ 40% de la moyenne européenne et l’intensité énergétique est également très élevée.
"De ce point de vue, nous nous situons à la pénultième place dans l’UE. La structure économique est une des plus sous-développées dans le cadre de l’UE. 30% de la population occupée du pays travaillent dans l’agriculture, niveau deux fois supérieur à celui enregistré dans les autres États membres. Pratiquement, la productivité du travail dans l’agriculture et les rendements par hectare sont très réduits", a affirmé le président.
Le chef de l’État a affirmé que, par exemple, la production moyenne de maïs par hectare a été en 2005 de quelque 3 950 kg, alors qu’en Allemagne elle a été de 9 200 kg.
"En conclusion, la Roumanie alloue d’une façon inefficace le facteur le plus important de production, à savoir la main d’oeuvre", a dit Traian Basescu.
Il a affirmé que la Roumanie enregistre de grandes différences de développement territorial, précisant que le PIB par habitant dans la région Bucarest-Ilfov (sud de la Roumanie) est trois fois plus élevé que celui de la zone de Moldavie du nord-est et six euro-régions de Roumanie font partie du groupe des 15 régions les moins développées de l’UE.
"Nous enregistrons aussi des évolutions préoccupantes de certains indicateurs reflétant la nécessité urgente de réformes structurelles. Je me réfère principalement au déficit du compte courant et au déficit commercial. Dans les conditions où la Roumanie est relativement dotée de facteurs de production naturels - pétrole, gaz naturels, charbon - je pense que nous n’allouons pas efficacement les ressources. L’augmentation de la productivité du travail et du niveau de vie dans les conditions du rattrapage des décalages par rapport à la moyenne européenne de l’UE doit être un objectif stratégique de tous les gouvernements de ces 15-20 prochaines années. La Roumanie a besoin de temps pour réaliser un bond en ce qui concerne l’efficacité. Nous devons nous proposer une croissance économique supérieure à 5-7% annuellement", a affirmé le président Basescu.
Il a souligné que la "réserve stratégique" d’efficacité de la Roumanie se trouve dans le milieu rural et il est nécessaire de réduire le poids de la population occupée dans le secteur agricole à 10-15% à l’horizon 2015-2020.
"Une modification structurelle d’une telle ampleur des emplois dans le milieu rural signifierait une amélioration radicale de l’utilisation efficace de la main d’oeuvre en Roumanie. La réduction des emplois dans l’agriculture et la création d’emplois dans d’autres secteurs suppose un effort immense de planification stratégique", a affirmé Basescu.
Selon celui-ci, un autre objectif stratégique de la Roumanie vise l’adoption de l’euro en 2014 et il a également mis en garde contre le risque pour Bucarest de ne pas respecter le calendrier visant l’adoption de l’euro en 2014 à la suite de politiques fiscales et budgétaires "trop laxistes".
[Roumanie.com]