juin 2007

Politique Roumanie : revue de presse du 11 juin 2007

Bucarest, 11 juin /Rompres/ - La presse bucarestoise informe que le Parlement débattra ce lundi de la motion de censure initiée par le Parti démocrate (PD, opposition) contre le gouvernement. L’arrestation, fin de la semaine passée en Roumanie, de deux personnes accusées d’avoir livré de l’armement à des organisations terroristes, le défilé gay samedi à Bucarest, les funérailles de l’acteur roumain Adrian Pintea, la clôture du Salon du Livre ’Bookfest 2007’ sont d’autres sujets abordés par la presse.

Le Parti national libéral (PNL, au pouvoir) et le Parti social démocrate (PSD, d’opposition) nient avoir signé ensemble quelque protocole de collaboration, tout comme les démocrates (Parti démocrate, PD, opposition) ont soutenu dimanche. Les sociaux démocrates ont réitéré, dimanche également, qu’ils ne voteraient pas la motion de censure introduite par les démocrates et sur laquelle le Parlement se prononcera aujourd’hui (le lundi 11 juin, ndlr), note Ziarul Financiar.

Les démocrates qui sont restés les seuls voulant le départ du cabinet Tariceanu ont trouvé hier (le dimanche 10 juin) l’explication du fait que personne ne soutient leur motion, écrit Evenimentul Zilei. Le président démocrate Emil Boc a affirmé que les PNL et PSD auraient conclu, fin de la semaine dernière, un protocole de gouvernement. Selon ledit protocole, les sociaux-démocrates devraient recevoir en une première phase des postes de secrétaire d’Etat et de chef d’agences et ensuite des postes de ministre, soutient Emil Boc, qui a demandé à ces deux formations politiques de rendre public ce protocole. Il a également demandé au PSD de déclarer son soutien au gouvernement Tariceanu II.

’Considérée comme ayant des chances de réussite minimum, la motion de censure sur laquelle le Parlement se prononcera ce lundi, a, à l’avis de ses initiateurs démocrates, le but de ’clarifier’ qui est au Pouvoir et qui est en Opposition’, note pour sa part le journal Gandul.

Le journal Cotidianul se penche sur le même sujet et il écrit : ’pas d’émotion pour le gouvernement Tariceanu II, qui se confronte aujourd’hui à la première motion de censure depuis son installation au Palais Victoria. Le PSD, l’Union démocrate des Magyars de Roumanie (UDMR, au pouvoir), le Parti de la Grande Roumanie (PRM, opposition) et, bien entendu, le PNL ont annoncé déjà qu’ils ne soutiendraient pas l’initiative des PD et PLD (Parti libéral démocrate), alors que le Parti conservateur se prépare (PC, opposition) à prendre, probablement, la même décision, aujourd’hui, une heure avant la séance plénière du Parlement’.

Dans un article intitulé ’L’objectif de Basescu : la loi sur la lustration’, le journal Ziua insère quelques-unes des déclarations que le chef de l’Etat a faites dimanche. A son avis, le système communiste a des réverbérations dans la vie politique actuelle, ce qui impose l’adoption, le plus vite possible en séance parlementaire, de la loi sur la lustration, a dit Traian Basescu. Le chef de l’Etat, a encore précisé que des ’événements récents’ lui avaient démontré qu’il n’était pas tard d’adopter à présent encore cette loi, note Ziua.

Sous le titre ’Le réseau des armes, décapité en Roumanie’, le journal Adevarul informe que l’une des plus importantes filières internationales du trafic d’armement a été annihilée à la suite d’une opération DEA en collaboration avec la Police des Frontières de Roumanie. Adevarul rappelle que la Cour d’Appel Bucarest a émis fin de la semaine passée des mandats d’arrestation sur le nom du Palestinien à citoyenneté syrienne Tareq Mousa al-Ghazi et sur celui du Chilien Luis Felipe Moreno-Gody. Ils ont été mis en accusation séparément pour quatre chefs d’accusation, incluant fourniture de soutien matériel à un groupe terroriste étranger, conspiration en vue d’assassiner citoyens, officiels et salariés américains, et conspiration en vue d’acheter des missiles antiaériens, note encore Adevarul.

Les quotidiens bucarestois donnent d’amples informations sur le défilé gay qui a eu lieu samedi à Bucarest et qui a donné naissance à des affrontements entre les participants à la marche, ceux qui s’y opposaient et la police, soit des événements vivement commentés.

Le Parlement se prononce lundi sur la motion de censure ’Le gouvernement Tariceanu doit partir !’

Bucarest, 11 juin /Rompres/ - Le Sénat (chambre haute du Parlement de la Roumanie, ndlr) et la Chambre des Députés (chambre basse) se réunissent ce lundi en séance plénière pour se prononcer sur la motion de censure ’Le gouvernement Tariceanu doit partir !’ initiée par le Parti démocrate (PD, opposition) et signée par 119 sénateurs et députés démocrates, libéraux-démocrates (Parti libéral démocrate, PLD), membres du groupe parlementaire des minorités nationales, parlementaires indépendants.

La motion a été lue le 7 juin en séance du Parlement par le leader démocrate Cristian Radulescu. Ses signataires soutiennent que la Roumanie a besoin d’’un gouvernement stable, professionnel, avec une majorité parlementaire assumée d’une manière transparente’. Ils demandent aux partis politiques d’assumer le gouvernement ou d’accepter, dans le cas contraire, la tenue d’élections anticipées.

Selon la motion de censure, le gouvernement Tariceanu est confronté à un grave déficit de démocratie et de crédibilité sur le plan externe, ’ce qui n’est pas permis dans un moment où la Roumanie devrait mobiliser toutes ses ressources pour fructifier les bénéfices de son appartenance à l’Union européenne, à l’avantage des citoyens’. Les signataires estiment aussi que le gouvernement se confronte en outre à ’un déficit tout aussi grave en matière de compétence, étant de façon évidente le plus faible que la Roumanie ait jamais eu’. Le gouvernement Tariceanu ignore des priorités fondamentales sur le plan européen, voire mondial, comme par exemple l’élaboration d’une stratégie dans le domaine énergétique.

La motion remarque ’les retards inacceptables’ dans le domaine agricole, susceptibles d’entraîner la perte cette année d’au moins 100 millions d’euros en provenance des fonds SAPARD. Elle mentionne aussi ’les graves problèmes auxquels est confronté le secteur de la santé, bien qu’il bénéficiât en 2007 de son budget le plus grand de jusqu’à présent, à savoir 4% du produit intérieur brut du pays (PIB), soit deux fois plus important que celui de 2004’.

Les signataires de la motion critiquent aussi le ministre de la Justice Tudor Chiuariu ’qui a fait des propositions visant à modifier la loi sur l’Agence nationale d’Intégrité, le jour même de son entrée en vigueur’ et qui a remplacé des fonctionnaires du ministère de la Justice. ’Ces actions ont amené la Roumanie en situation d’être séparée par un pas seulement de l’activation de la clause de sauvegarde dans le domaine de la Justice’, est-il encore écrit dans la motion de censure.

Il est condamnable que le Premier ministre Tariceanu n’informe pas correctement la Commission européenne de la situation réelle de Roumanie, disent les démocrates dans le texte de la motion. ’Le Premier ministre a affirmé, lors des pourparlers avec le vice-président (de la Commission européenne, ndlr) Franco Frattini que ’la Roumanie était marquée par les actions du président (Basescu, ndlr) qui ’cherche des solutions politiciennes pour garder sa chaise’, alors que cela est justement la préoccupation permanente de Monsieur le Premier ministre depuis l’été 2005’, indique la motion de censure.

Commentant sur les chances de réussite de cette motion de censure, le député libéral Emilian Francu estime qu’elle enregistrera ’un grand échec’ en séance du Parlement. ’Vous verrez que la motion ne recueillera pas même un nombre de voix égal à celui de ses signatures. Ceux qui ont signée formellement seulement, certains par obligation, certains menacés par toute sorte de dossiers, voteront contre la motion’, a déclaré le député libéral, lors d’une conférence de presse vendredi dernier.

La majorité des partis politiques ont exprimé déjà pendant la semaine prochaine leur point de vue sur ladite motion de censure. Le président du Parti social démocrate (PSD, opposition), Mircea Geoana, a, quant à lui, déclaré que les sociaux-démocrates ne soutiendraient pas la motion des démocrates. Il n’excluait pas la possibilité que le PSD déposent à leur tour une motion de censure quand toutes les conditions seront réunies pour la mise en place d’un nouveau gouvernement, d’une manière prédictible, et quand les discussions avec la totalité des acteurs politiques prendront fin.

Le groupe parlementaire du Parti de la Grande Roumanie (PRM, opposition) s’abstiendra de voter sur la motion de censure ayant le PD pour initiateur et il quittera la salle de séance après les débats, a annoncé le président de cette formation politique, Corneliu Vadim Tudor. Il a considéré cette décision comme étant ’la seule solution normale’.

Kelemen Hunor, député membre de l’UDMR (au pouvoir), a déclaré vendredi à l’issue des consultations au Palais de Cotroceni (siège de la présidence, ndlr) avec le chef de l’Etat, Traian Basescu, que la formation politique dont il est membre ne soutiendrait pas la motion de censure. Il a également dit que l’UDMR ne pensait pas qu’un gouvernement PNL-PD-PLD soit viable en ce moment. En motivant sa position, l’UDMR déclare qu’elle ne peut soutenir la motion de censure tant qu’elle est au pouvoir.

Le député Sergiu Andon, membre du Parti conservateur (PC, opposition) a laissé entendre, vendredi, à l’issue des consultations avec le président Basescu, que la motion de censure introduite par le Parti démocrate contre le gouvernement Tariceanu ne jouirait pas du vote des conservateurs. ’Toute motion de censure doit être soutenue ou non en fonction de son contenu et de son sérieux. Il semble que celle de maintenant est l’une que pas même la totalité de ses signataires ne prennent plus au sérieux’, a dit M. Andon.

La motion de censure intitulée ’Le Gouvernement Tariceanu doit partir !’ est la quatrième à laquelle le gouvernement se confronte depuis le début de son mandat en décembre 2004.

Selon le Règlement, le Sénat et la Chambre des Députés, réunis en séance commune peuvent retirer le soutien au gouvernement, s’ils adoptent à la majorité des voix, une motion de censure. Si la motion de censure a été repoussée, les députés et les sénateurs qui l’ont signée ne peuvent plus en introduire une autre au cours de la même session parlementaire, sauf la situation où le gouvernement engage ses responsabilités.

[Roumanie.com]

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