Bucarest, 22 jan /Rompres/ - Le ministre des Affaires étrangères de la Roumanie, Adrian Cioroianu, a déclaré mardi à l’issue de la rencontre avec son homologue serbe, Vuk Jeremic, que la mission de l’ONU doit être envoyée au Kosovo avant une éventuelle déclaration unilatérale d’indépendance de Pristina.
’Notre position a été de soutenir l’idée d’une mission européenne au Kosovo et cette décision bénéficie d’un consensus européen à présent. Cela est évidemment dans l’intérêt de la Roumanie, qui a déclaré sa position ferme de ne pas reconnaître l’éventuelle indépendance du Kosovo, ainsi que dans l’intérêt d’autres pays européens de voir cette mission dans la zone avant la production d’un tel événement (la déclaration de l’indépendance par Pristina - ndlr)’, a affirmé le chef de la diplomatie roumaine.
Il a ajouté que la Roumanie, qui a fait part de son intention de participer à cette mission avec environ 2 000 militaires, comprenait les préoccupations de la Serbie face au déploiement d’une mission de l’UE, mais Bucarest considère aussi que ’la présence de cette mission dans la zone serait également, en ce moment, au bénéfice du gouvernement de Belgrade’.
’Un éventuel déploiement d’une mission européenne après une éventuelle déclaration d’indépendance au Kosovo signifierait implicitement la reconnaissance de Pristina comme partenaire’, a souligné l’officiel roumain.
Le ministre Jeremic a nuancé, lors de la conférence de presse tenue à l’issue de la rencontre avec Adrian Cioroianu, la position du Premier ministre serbe Vojislav Kostunica, qui a critiqué au début du mois les plans de l’UE d’envoi d’une mission à Pristina, accusant l’UE de complicité avec la tentative de reprise du territoire serbe. Par ailleurs, Kostunica avertissait que Belgrade ne signerait pas l’accord tellement attendu de stabilisation et d’association avec Bruxelles, dans les conditions du déploiement d’une mission européenne pour le remplacement de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), mission présente au Kosovo aux termes de la résolution 1544 du Conseil de Sécurité de l’ONU.
Jeremic a affirmé à Bucarest que la Serbie soutient tout engagement de l’Europe sur son territoire, y compris sur le territoire du Kosovo, avec la mention capitale que cet engagement doit être conforme au droit international.
’Nous pensons que le droit international est le meilleur moyen dont nous disposons dans la lutte contre ce problème du statut du Kosovo. Nous sommes persuadés que l’UE, en conformité avec le droit international ou avec une nouvelle résolution de l’ONU, enverra une mission au Kosovo et elle réglera tous les problèmes liés à la conformité juridique de cet engagement’, a affirmé Jeremic.
Par ailleurs, il a réitéré à Bucarest la position officielle de son pays à l’égard du statut du Kosovo, précisant que Belgrade est en principe prêt à discuter de toute solution visant à assurer la préservation de l’intégrité territoriale de la Serbie. Il a relancé l’appel de Belgrade à un dialogue réel, sans que l’une des parties impliquées envisage des mesures unilatérales, soulignant que toute autre solution adoptée sans négociations diplomatiques constituerait un péril pour la région.
[Roumanie.com]