L’inflation après l’adhésion de la Roumanie à l’Union européenne ne devrait pas augmenter, mais au contraire baisser pour les prix des aliments et des services.
Selon les économistes, l’adhésion à l’Union européenne ne causera pas d’augmentation des prix. La Banque centrale, institution qui doit assurer la stabilité des prix, a proposé un taux d’accroissement des prix de 4% en 2007, (+/- 1 %), contre environ 6% en 2006. Adrian Vasilescu, conseiller du gouverneur de la BNR, affirme que la cible de 4% est réaliste.
D’autres analystes pensent que la majorité des prix augmentera sensiblement à court terme. Les prix des produits alimentaires baisseraient grâce à des importations à bas prix de l’Union européenne. On prévoit une baisse des prix également dans le secteur des services, tels que la téléphonie portable, grâce à la forte concurrence. D’un autre coté, l’accroissement des prix est prévisible dans le domaine énergétique.
" Beaucoup de produits alimentaires, où la contribution de l’importation est très importante, verront leur prix baisser. L’énergie sera plus chère et le secteur des services sera confronté à des fluctuations dans les deux sens. ", a déclaré Daniel Daianu, professeur universitaire et ancien ministre des finances.
Scénarios de risque
Il y a des scénarios qui prévoient l’apparition de déséquilibres qui pourraient déterminer des accroissements généralisés des prix. Selon Adrian Vasilescu, conseiller du gouverneur de la BNR, le seul danger réel est causé par les prédictions pessimistes. " Un système d’anticipation, tel que celui de la presse, qui insiste sur les effets néfastes de l’adhésion, peut générer l’augmentation des prix à court terme, mais qui ne peuvent pas influencer l’inflation de manière significative. " D’un autre coté, les grands économistes craignent la dépréciation du leu, le déficit des forces de travail ou des élections anticipées.
La crise du leu, prévue pour la fin de l’année
L’évolution de la monnaie nationale par rapport aux principales devises internationales est considérée par les analystes comme décisive pour établir l’inflation en 2007. " Il faut prendre en compte la dévalorisation du leu pour cette année. Si une telle crise se produisait, tous les pronostics concernant l’inflation devraivent être revus en fonction de son importance.", a déclaré Matei Paun, associé directeur de la BAC Investment Bank. " En Hongrie et en Pologne, la dépréciation de la monnaie nationale a influencé l’inflation et ce pourrait être le cas de la Roumanie aussi ", a précisé Matei Paun.
Selon Daniel Daianu, " le manque de forces de travail générera l’augmentation des salaires dans les secteurs déficitaires, ce qui provoquera l’accroissement de la demande et la majoration du déficit extérieur, mais aussi une dépréciation du leu de jusqu’à 10% ".
L’éventualité d’élections anticipées fait peur aux uns, mais est considérée comme insignifiante par d’autres. Selon Adrian Vasilescu, " Une modification du gouvernement n’influencera pas l’évolution de l’inflation ". Matei Paun pense que l’économie roumaine est trop peu liée à la politique.
Estimations officielles de 4%, tendances de plus de 5%
Une inflation d’environ 5% pour 2007 est plus facilement acceptée par les économistes que le taux de 4% estimé par la BNR. " Un taux de 4,5% - 5,5% est très bon. Ce serait une preuve que l’inflation n’a pas échappé à tout contrôle, même si la fin 2007 est moins bonne que la fin 2006. En 2008, le taux d’inflation doit être inférieur à 5% ", a déclaré Daniel Daianu. Selon Matei Paun, " le taux de la BNR est assez ambitieux, ce qui le rend difficile à atteindre. Si le leu se maintien dans les paramètres actuels, même une inflation de 5% est acceptable ".
[Source : Evenimentul zilei]