Bucarest, 19 nov /Rompres/ - La scène politique à moins d’une semaine des élections européennes et du référendum sur le vote uninominal (prévus tous deux pour le 25 novembre), les tempêtes qui ont affecté ces deux derniers jours le sud du pays, la situation des Roumains en Italie, l’évolution de l’euro par rapport à la monnaie nationale (le leu) sont des thèmes abordés ce lundi par les quotidiens bucarestois.
Titrant ’’Basescu dénonce le système trans-partis d’intérêts’’, le journal Curentul apprend que le président Traian Basescu a repris hier l’attaque contre ’’la classe politique de transition’’. Dans l’optique du chef de l’État, présent dimanche aux côtés des euro-parlementaires du Parti démocrate (PD, d’opposition) à Cluj-Napoca (centre-ouest de la Roumanie), les seuls mérites des hommes politiques de transition sont l’intégration de la Roumanie dans l’OTAN et l’UE, mais, à part cela, il y a de nombreux échecs. ’’Un échec majeur’’ de la classe politique roumaine est la corruption ’’à haut niveau’’, parce qu’il y a ’’un système trans-partis, qui lie des hommes politiques de l’Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR, au pouvoir) aux hommes politiques du Parti social démocrate (PSD, d’opposition), du Parti national libéral (PNL, au pouvoir)’’. ’’Un système qui ne tient pas compte de l’idéologie, un système qui tient compte d’intérêts. Des intérêts économiques, des intérêts de groupe, mais qui ne tient pas compte de l’intérêt public’’, selon les déclarations de Traian Basescu.
Gandul constate que Traian Basescu a quatre grands scénarios et ’’quelques scénarios plus petits’’ post-référendum.
Selon Adevarul, les leaders PD et PLD (Parti libéral démocrate) semblent avoir renoncé, pour l’heure, à toute pensée liée à la création d’un grand parti populaire. ’’A une semaine seulement des élections européennes, le PLD essaie de consolider son identité, en précisant qu’il a des origines libérales. Le changement de discours du PLD a pour but d’attirer un nombre aussi grand que possible de pourcentages de l’électorat PNL’’, écrit Adevarul.
Le quotidien Adevarul relève que ’’la presse italienne continue l’offensive contre les Roumains’’. Une chaîne de télévision a diffusé, à présent, à peine, un documentaire sur les enfants de la Gare du Nord qui se droguent à la colle, produit en 2005, selon le quotidien cité.
Cotidianul relève que les Roumains établis légalement en Italie ’’leur ont répondu par un clip publicitaire diffusé sur Italia 1, qui contient des messages extrêmement durs à l’adresse de leurs co-nationaux coupables d’actes criminels’’.
Evenimentul zilei publie une interview du président PSD (d’opposition), Mircea Geoana. Selon le leader de ce parti, un remaniement gouvernemental est inévitable après les élections européennes. ’’Après le 25 novembre il y aura des tentatives de redéfinir la scène politique’’, affirme Mircea Geoana dans l’interview citée.
Titrant ’’Les procureurs s’allient aux ambassadeurs’’, Romania liebra relève que le Parquet général est d’accord avec les critiques formulées par les ambassadeurs des USA et de la Grande-Bretagne à l’adresse des modifications du Code pénal et du Code de procédure pénale. De même, continue Romania libera, sept organisations non gouvernementales ont envoyé à l’ambassadeur des USA à Bucarest, Nicholas Taubman, une lettre ouverte lui demandant de soutenir par la suite la réforme de la Justice.
Traian Basescu : Je ne peux pas être solidaire d’un gouvernement qui affecte l’image de la Roumanie
Cluj-Napoca (Roumanie), 19 nov /Rompres/ - Le président Traian Basescu a déclaré dimanche, à Cluj-Napoca /406 km au nord-ouest de Bucarest/, qu’il ne pouvait être solidaire d’un gouvernement influencé par Dinu Patriciu /homme d’affaires - n.d.l.r./ ou bien qui, ’’par son dilettantisme’’, affecte l’image externe de la Roumanie.
’’Souvent, on m’a reproché le manque de solidarité avec le Gouvernement ou le Parlement. Je ne peux plus être solidaire de cette classe politique, qui engendre et soutient un gouvernement minoritaire. Je ne peux pas être solidaire d’un gouvernement dont les décisions sont influencées par Dinu Patriciu, un gouvernement dirigé par un Premier ministre qui, pour défendre ses amis, fait du trafic d’influence auprès du ministre de la Justice, du procureur général, voire, sans honte, auprès du président’’, a dit Traian Basescu, dans une conférence de presse.
Il a dit qu’il ne pouvait être solidaire d’un gouvernement émetteur d’ordonnances d’urgence pour défendre cinq ministres placés sous le signe du doute par les procureurs. Dans son optique, avoir un si grand nombre de membres du cabinet arrivés devant le procureur signifie que le Gouvernement a dépassé les limites qu’il pouvait, lui, en tant que président, accepter.
Traian Basescu a dit que le vote uninominal majoritaire à deux tours pourrait résoudre le problème, au sens qu’il amène la classe politique à se renouveler, à venir devant l’électorat avec des hommes de valeur. A son avis, des gouvernement forts résulteront de cette démarche.
Le président Traian Basescu a participé dimanche, à Cluj, au lancement, pour la Transylvanie, des candidats du Parti démocrate aux élections européennes.
Le secrétaire général du PPE critique le gouvernement Tariceanu
Cluj-Napoca, 19 nov (Rompres) - Le secrétaire général du Parti populaire européen (PPE), Antonio Lopez, a critiqué le dimanche 18 novembre, à Cluj-Napoca (centre), le gouvernement Tariceanu, affirmant que les actions récentes de celui-ci relèvent l’incapacité de résoudre les problèmes de l’agriculture ou la situation d’Italie.
’Les efforts faits pour entrer dans l’Union européenne ont été une garantie que la Roumanie était sur la bonne voie. Nous croyons à son potentiel d’être un acteur clef dans la région, un promoteur de la stabilité dans le cadre de l’UE. Dans la période où le Parti démocrate (PD - ndlr) faisait partie de la coalition au pouvoir, votre pays a accompli tous les efforts pour réaliser les objectifs imposés par l’UE. Le progrès a été visible. Pourtant, les événements récents relèvent que le nouveau gouvernement n’est pas capable de respecter les engagements assumés’, a affirmé Antonio Lopez, dans le discours prononcé à l’occasion d’un événement organisé par le PD en vue du soutien de ses candidats aux élections européennes et du référendum pour le vote uninominal.
Selon le secrétaire général du PPE, la Roumanie pourra avancer et bénéficier de son statut de membre de l’UE seulement si elle résout le problème de la corruption. M. Lopez a attiré l’attention que la corruption était, hormis le mal provoqué à la société, un obstacle aux partenariats internationaux de la Roumanie.
’Les barrières législatives imposées pour entraver les investigations judiciaires concernant certains membres du gouvernement ont fait croître notre souci, qui s’est manifesté également dans plusieurs institutions européennes’, a déclaré Antonio Lopez.
M. Lopez a affirmé qu’en vue du progrès de la Roumanie à l’intérieur de l’UE, il fallait résoudre le problème de l’’’incompétence’ ministérielle et administrative, et que les politiciens roumains devaient se rendre compte que le développement rural représentait une priorité.
’La Roumanie a besoin d’une stratégie cohérente et efficiente pour régler un problème qui affecte presque la moitié de la population. L’accès aux fonds européens doit contribuer à l’amélioration de plusieurs domaines d’activité’, a été d’avis M. Lopez.
Selon lui, sept des plus pauvres régions de l’Europe se trouvent en Roumanie, et cet état de fait est maintenu à cause du ’manque d’intérêt et de l’incompétence’ du gouvernement en ce qui concerne les solutions aux problèmes de l’agriculture.
’L’ancien ministre de l’Agriculture n’a rien entrepris pour améliorer la situation malheureuse de ces citoyens. Le manque d’efficience dont il a fait preuve à la direction du ministère de l’Agriculture a attiré des critiques de la part de l’UE, ayant comme résultat la possibilité de l’activation de la clause de sauvegarde pour la Roumanie’’, a-t-il affirmé.
M. Lopez a été d’avis que la récente crise d’image de la Roumanie, mise en évidence par les événements d’Italie, a été une autre preuve que le gouvernement ’est incapable de protéger les droits de ses citoyens’.
’La Roumanie finira bientôt sa première année dans l’Union européenne comme un des pays les plus pauvres de l’Union, ayant un des plus faibles systèmes administratifs et de management public, affectés d’une corruption largement répandue’, a relevé M. Lopez.
[Roumanie.com]