Un monument dédié à la " Gloire des Héros de la Révolution de 1989 ", installé en plein centre de Bucarest devant l’ancien siège du Sénat, se voit contesté par plusieurs spécialistes ainsi que par des voix du public. Le monument a été inauguré au début du mois d’août. L’auteur du monument est l’artiste Alexandru Ghildus, doyen de la Faculté de Design de l’Université des Arts de Bucarest.
Selon le témoignage d’une fonctionnaire du Ministère de la Culture, citée par le journal Cotidianul, le projet en question aurait été choisi par l’ex président Ion Iliescu en personne, en mars 2004 (le président aurait désiré qu’on fasse déménager, ou au moins obscurcir une statue de Iuliu Maniu, ancien leader du Parti Paysan mort en prison). Au mois de juin, le Gouvernement a alloué 1,6 million de dollars pour le monument.
L’inauguration, prévue pour décembre, a été retardée, la Mairie refusant d’avaliser le projet. Les travaux ont finalement commencé, malgré l’avis négatif des commissions techniques de la ville. La nouvelle direction du Ministère de la Culture a expliqué que, même si les contestations étaient valables du point de vue esthétique, il n’y avait pas de motivation légale pour annuler le contrat déjà signé.
Des bucarestois, cités par la presse, qualifient le monument de " piquet à pomme de terre " ou l’appellent le " cure-dent à l’olive ". En réponse, l’auteur explique qu’il s’agit d’une " obélisque " renvoyant à un " gnomon " qui, " en relation avec le soleil, mesure le passage du temps ". La couronne renverrait, elle, à la " sphère Armillary ", instrument ancien utilisé, lui aussi, pour mesurer le temps. Arguments peu convaincants pour les critiques qui invoquent également l’agglomération de matériaux - marbre, bois, pierre, métal - comme signe du goût douteux du monument. [S.G.]
[Roumanie.com]