Pour sa 12eme édition, le salon du livre de la capitale roumaine a réuni en cette fin du mois de mai 238 exposants dont 49 étrangers. Parmi eux une délégation française des éditeurs publiant des auteurs de la région tels Actes SUD, Jacqueline Chambon ou l’Esprit des Péninsules. En effet, après l’ingestion à fortes doses d’ouvrages occidentaux plus ou moins interdits dans la période précédente et s’intéressant aussi bien au sexe, à l’ésotérisme où au bricolage qu’aux best-sellers, la littérature endogène retrouverait-elle sa place ? Du moins c’est l’angle choisi par des maisons confirmées comme Humanitas ou Polirom ou plus jeunes comme Idea ou Pandora. La poésie, qui fut un des fleurons des lettres roumaines (à côté des grands fondateurs Mihai Eminescu, George Cosbuc,... rappelons-nous Tristan Tzara, Paul Celan, Gherasim Luca...), a retrouvé ses fidèles. Gellu Naum longtemps occulté est plébiscité aujourd’hui. Le pays retrouve aussi sa mémoire et celle de l’Europe, beaucoup d’ouvrages d’histoire sont publiés de même que sont traduits Durkheim, Max Weber ou Foucauld. Le ministère de la culture avec ses moyens, essaie d’accompagner ce renouveau, en collaboration avec son homologue français, il organisera en 2005 les Belles Etrangères : le stand roumain au Salon de la Porte de Versailles ne devrait pas souffrir de la comparaison avec ses voisins européens. (R.M.)
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