Ce 25 août, devait être inauguré le canal Bystroe, construit par l’Ukraine, au mépris des contestations venues de Bucarest et de l’UE : "Kiev joue le rôle de victime des prétentions territoriales de la Roumanie, mettant en discussion le statut de l’Ile aux Serpents : défiant les avertissements de l’UE, l’Ukraine inaugure aujourd’hui le Canal Bystroe" (Gardianul).
Les Roumains étaient appelés à participer à la marche pour sauver le Delta du Danube, au cours de laquelle les protestataires, provenant de la société civile et des médias, devaient remettre aux représentants de l’Ambassade d’Ukraine une note de protestation. Rappelons que le ministre roumain des Affaires étrangères, Mircea Geoana, a demandé, récemment, par une lettre adressée à M. Wieck Schrage, secrétaire de la Convention d’Espoo sur l’évaluation de l’impact sur l’environnement, la mise sur pied d’une commission internationale d’enquête censée évaluer les conséquences de la construction du nouveau canal sur l’environnement du Delta, la partie roumaine n’excluant pas la possibilité d’appeler en justice la société allemande Joseph Mobius Bau A.G. de Hambourg, qui effectue les travaux sur Bystroe. "Pour la Fête de son Indépendance, l’Ukraine se fait un cadeau : le canal Bystroe fait éclater le monopole roumain sur les bouches du Danube : afin d’être inauguré aujourd’hui, les travaux ont été effectués aussi pendant la nuit, sous la surveillance des frégates militaires" (Curierul National).
Les autorités roumaines ont décidé de saisir la Cour Internationale de Justice de La Haye à propos de ce problème. Mais pour que l’arbitrage de la Cour se traduise dans les faits, il faudrait que l’Ukraine reconnaisse l’autorité de cette instance. La Roumanie s’adressera également à la même Cour Internationale à propos du problème des limites territoriales au niveau de la Mer Noire, les négociations menées avec l’Ukraine n’ayant abouti à aucun résultat.
Le Fonds mondial pour la Nature WWF ; Birdlilfe International et Wetlandes International s’est opposé à la construction du canal, mettant en évidence que l’Ukraine n’avait pas tenu compte des expertises scientifiques et du statut de réserve naturelle du Delta (inscrite depuis 1991 au Patrimoine mondial de l’Unesco). [S.G.]
[Roumanie.com]